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victor frankl - Page 2

  • La question du lundi : regarder en arrière.

    Ce billet sera un peu long, un peu touffu sans doute, questionnant peut-être.
    Il y a peu, on a vécu encore un cataclysme qui fait se succéder un certain nombre de jours très gris. Et en même temps, comme dirait une certaine personne…., on avait en soi, et on l’a toujours, une sorte de paix intérieure. Pourquoi ?
    Un livre est donc venu à la rescousse : Découvrir un sens à sa vie, de Victor Frankl. Il y donne son témoignage personnel, bien sûr, mais également d’autres témoignages, de patients dont il s’est occupé. Il cite en particulier celui-ci : une femme était restée seule avec un enfant handicapé qu’elle avait élevé, faisant en sorte de « lui faciliter la vie autant que possible » ; elle avait perdu un autre enfant, encore tout jeune…. Sa détresse était immense, bien sûr, sa vie dure et elle n’y trouvait aucun sens. Après un travail avec ce thérapeute, elle avait pu sortir de cette terrible tristesse : « Je peux regarder en arrière en paix. Ma vie a été remplie de sens et j’ai fait de mon mieux pour me réaliser et aider mon fils. Ma vie n’a pas été un échec. »
    « Je peux regarder en arrière en paix ». Voilà la réponse. Ici, en dépit de tout, on regarde en arrière en paix, malgré tout ce qui a pu se passer de plus que difficile. Bien sûr il y a des échecs, bien sûr il y a des regrets, bien sûr les pertes ont été nombreuses et lourdes. Mais on est en paix, ce qui permet de vivre le jour de maintenant.

    Et vous, regardez-vous en arrière en paix ?

  • A la librairie Baba Yaga.

    On a toujours aimé les librairies et on y prend toujours ses livres, plutôt que de faire appel à une entreprise efficace, certes, mais anonyme ; d’autant plus qu’on a la chance d’habiter tout près de plusieurs librairies qui ont également un bon site internet qu'on peut toujours consulter alors qu’on est encore en pyjama. Il suffit ensuite d’aller chercher les livres au cours d’une promenade ou d’un coup de bateau, voire de se les faire envoyer.
    A la librairie Baba Yaga, à Sanary, on va y fureter souvent. Elle est tout en longueur. Il y a toujours du monde ; il faut se pousser pour laisser passer quelqu’un, ou demander à quelqu’un de se pousser pour pouvoir passer. Les clients parlent à voix haute, ce qui facilite les échanges. Ainsi, à une dame qui disait ne plus se souvenir du titre du dernier Louise Penny, on a pu répondre alors que les libraires étaient occupées à parler à d’autres clients des livres qu’elles avaient lus elles-mêmes. Ainsi de ce monsieur qui, nous voyant hésiter entre deux Paul Cleave, nous en conseille un tout particulièrement. Ainsi de cette autre dame nous faisant remarquer, alors qu’on attend pour commander un livre, que celui qu’on tient dans la main, le dernier Paolo Cognetti, est bien joli, rose comme ça ; et à qui on répond qu’on l’a lu déjà, qu’on veut l’acheter pour l’avoir, qu’on l’a beaucoup aimé, on lui en raconte les grandes lignes, et on lui parle de Le garçon sauvage, elle écarquille les yeux, exprime vivement son envie de le lire, s’adresse à la libraire, qui repart en rayon, mais qui n’en a plus, elle doit le commander, le commande pour la dame. Ainsi de sa propre commande, objet en fait de la visite du jour : Victor Frankel, Découvrir un sens à sa vie. On explique qu’on veut le lire car Boris Cyrulnik le cite plusieurs fois dans son dernier livre, et on a noté un passage. On sort le petit carnet noir :

    « Victor Frankl disait qu’on ne pouvait supporter le monde que si l’on avait « la volonté de sens ». Pendant ses années à Auschwitz, il avait été en agonie psychique. Il s’étonnait de se regarder mourir avec un étrange détachement, et même une certaine curiosité. Il lui a fallu quelques mois pour découvrir que ce qui l’empêchait de se laisser aller à la mort, c’était un arbre au tronc noueux, un coucher de soleil ridiculement beau, le surgissement d’un souvenir d’enfance, une image lointaine qui revenait par surprise. »

    La commande est passée. On reviendra dans quatre jours. On a largement de quoi lire en attendant.